Echapper à la pression du temps, tout le monde en rêve. Louise est responsable de la relation clientèle d’une entreprise de service. En fin de semestre, lors des bouclements comptables, elle vit un stress intense. Comme de nombreux employés des grandes entreprises, elle dépend d’autres services pour obtenir des informations ou des autorisations, ce qui ralenti son travail, ses collègues étant également débordés. Entre la pression des clients, l’impossibilité d’y répondre, l’obligation de respecter les délais et l’interdiction de faire une erreur, Louise vit sous pression du matin au soir.
Elle se sent fébrile et impatiente, elle saute d’une tâche à l’autre sans rien terminer et vit difficilement les relations avec ses clients. Elle est dans une anxiété chronique, dans la peur de ne pas trouver une solution, de faire un faux-pas et de ne pas tenir les délais. La sensation d’épuisement augmente à mesure que s’approche la fin du semestre, elle commence ses vacances au bout du rouleau.
6 étapes pour mieux vivre l’urgence
La pression des délais est évoquée comme facteur de stress chez 40% de la population active. La course après le temps est une contrainte pour beaucoup. Il est pourtant possible de s’engager différemment dans les événements, afin de diminuer la charge de l’urgence. Voici quelques pistes pour changer notre façon de s’engager dans l’action.
– Distinguer vitesse et précipitation. Les pratiquants de sport de vitesse et d’adresse le savent bien, pour aller vite, il faut être décontracté. Toute crispation perturbe la transmission de l’énergie et la précision. Sous stress, nous sommes agités mais pas forcément rapides et clairvoyants.
– Une expérience se vit par les sensations, les émotions et les pensées. Le corps est impliqué, on peut donc s’appuyer sur lui pour changer nos réactions. Une respiration complète, en insistant sur l’expiration, favorise un retour au calme, surtout si elle est associée avec un relâchement des tensions du haut du corps.
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– L’esprit du flow. La performance est favorisée quand on s’engage dans l’action non pas pour son résultat mais pour la tâche elle-même. Si on se focalise sur le résultat, tout ce qui vient empêcher sa réalisation est vécu comme un stress. Lors d’un déplacement en voiture par exemple, on peut avoir pour objectif soit d’arriver à destination, soit de conduire pendant un certain temps. Dans le 1er cas, chaque ralentissement provoque une crispation. Dans le 2eme, ces éléments seront vécus comme faisant partie du processus.
– Accepter le non contrôle. Au milieu d’un flux d’informations, on est dépendant d’autres acteurs pour réaliser un dossier, que l’on ne peut contrôler. Dans ce cas, le lâcher-prise – à savoir accepter cette impuissance et garder la confiance que tout arrivera à temps – est salutaire.
– Contrer la peur de l’échec. On voit souvent les choses plus difficiles à réaliser qu’elles ne sont. En activant la confiance en ses capacités et dans l’obtention du résultat, l’anxiété et les freins psychologiques sont désamorcés.
– Se concentrer sur une seule chose. La pensée est un processus linéaire, il n’est pas possible de lire un mail et écouter un collègue en même temps. Pour tout ce qui touche à la cognition, le multi-tâche est une surcharge mentale qui participe de l’épuisement.
S’entraîner au quotidien
J’invite Louise à expérimenter cette approche au quotidien, au travail et dans sa vie privée. Ce qu’elle a fait le lendemain dès ses premiers stress de la journée : « J’ai eu le même début de journée intense que d’habitude, le lever, le petit déjeuner et les enfants à préparer, tout ça minuté pour prendre le train de 8h, mais j’ai réussi à contrôler mes réactions émotionnelles. Résultat : je l’ai vécu sans stress, et suis arrivé à la même heure sur le quai de gare. » La découverte qu’il est possible de préserver son énergie au cœur de l’urgence lui a permis de renouveler cette expérience au travail, avec les mêmes résultats. Et pour une fois, elle a entamé ses vacances sans être dans un état d’épuisement.
© Denis Inkei